Monsieur le Président de la République Monsieur le Ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation Monsieur le Secrétaire Général du CAMES Monsieur le Recteur de l’Université Amadou Mahtar Mbow Mesdames et Messieurs en vos rangs et qualités, tout protocole observé, Monsieur le Président de la République Il m’échoit l’honneur de prendre la parole devant cette auguste assemblée au nom de Monsieur Amadou Mahtar Mbow, parrain de la 2ème université publique de Dakar, et de sa famille. Monsieur le Président de la République Vous nous avez indiqué avoir pris la décision de donner le nom d’Amadou Mahtar Mbow à l’université en construction à Diamniadio, après une visite que vous lui aviez rendue à son domicile au Point E, le 26 Mars 2015. Après vos discussions avec le patriarche, que vous décriviez comme étant toujours passionnantes, vint la visite de sa belle et riche bibliothèque située au cœur de sa maison ! Cette bibliothèque s’est constituée au fil des années, en réponse à son insatiable soif d’apprendre, de se documenter et de constituer un legs. Mesdames et Messieurs, vous comprendrez alors combien furent justes l’inspiration et la motivation du Chef de l’État, au sortir de cette visite, de décider de donner à cette université le nom de notre Patriarche centenaire. Le 20 mars 2021, le Sénégal, en unisson avec le Monde, a célébré le centenaire d’Amadou Mahtar Mbow, avec comme « motto », « 100 ans qui ont marqué notre temps ». Si, avec lui, nous rendons grâce à Dieu de lui avoir donné une longue vie, utile, nous devons reconnaître qu’il a pu « Marquer son temps », aussi, parce qu’il a été porté par « la rage d’apprendre, la passion de lire, la soif de connaître », j’ai cité l’écrivain Fadel Dia. Son épouse, sa compagne depuis 70 ans, Mme Mbow résume ce qu’elle appelle la quintessence de sa vie en ces termes, « j’apprends donc je suis; j’éduque, donc je vis ». Chers étudiants de l’UAM, cet état d’esprit, cette détermination, doivent habiter chacun d’entre vous. Comme enseignant, il a toujours mis l’élève au centre de toutes ses préoccupations pour, certes l’instruire, mais surtout pour l’éduquer. Il a porté intensément ce crédo à divers titres, de l’éducation de base à l’enseignement, de la rédaction de livres adaptés à nos réalités à la restructuration en profondeur de l’enseignement secondaire et supérieur, aux premières années de l’indépendance. C’est cet amour pour ses élèves, cette volonté de leur ouvrir les portes des connaissances les plus modernes, de les mener vers le culte de l’excellence au service des peuples du monde qu’Amadou Mahtar Mbow laisse comme legs aux enseignants dont il fut un éminent représentant, avant d’être un de leur ministre les plus charismatiques. Au poste de Ministre de l’Éducation, il a marqué ses collègues de la communauté internationale réunis au sein de l’UNESCO, tant par la clarté de sa pensée, que par la pertinence de ses propositions et par son engagement entier dans la lutte contre les inégalités et l’injustice. La voie était toute tracée vers le poste de Directeur Général de l’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture dont il marqua de façon indélébile le cours d’évolution.
Son impulsion fut essentielle ou son action décisive notamment dans :
- Dans le programme « Man and Biosphère » qui est reconnu comme le précurseur de la dynamique de préservation de l’environnement et de lutte contre le changement climatique,
- Dans l’écriture de l’Histoire Générale de l’Afrique, œuvre majeure de réappropriation de notre dignité,
- Dans le Nouvel Ordre Mondial de l’Information et de la Communication (NOMIC), combat toujours d’actualité visant à donner plus de poids aux voix du Sud,
- Dans la promotion réussie du concept « Patrimoine Mondial de l’Humanité » dont l’un des derniers à bénéficier de ce précieux label fut notre « Ceebu Jën » national,
- Dans son rôle de précurseur pour la restitution des biens culturels spoliés
- Sans parler de sa lutte pour la libération de prisonniers politiques partout dans le monde.
- Après ce beau voyage, il aurait pu, entendre la parodie du poète Du Bellay, « Heureux qui comme Amadou Mahtar Mbow, qui conquit la toison, et puis est retourné plein d’usage et de raison, vivre entre ses parents le reste de son âge ! ».
Mais c’était sans compter sur l’engagement de cet homme de conviction et de ce combattant des causes justes ! A 87 ans, en 2008, il répondit aux appels de ses concitoyens pour diriger avec justesse, dextérité et autorité les Assises Nationales dont l’avènement fut un jalon essentiel pour l’alternance intervenue en 2012. Monsieur le Président de la République, vous avez été témoin direct de la plupart des faits contemporains évoqués. Ils n’ont pas manqué de vous inspirer dans votre choix de donner à ce magnifique ensemble architectural, à ce bijou où nous nous trouvons actuellement, le nom de notre père. Ce grand et bel édifice renforce le maillage universitaire de notre pays et consolide ainsi l’infrastructure de qualité que vous ambitionnez pour notre pays. Je puis vous assurer qu’Amadou Mahtar Mbow en est heureux et plein de gratitude, cela d’autant plus que l’UAM a une vocation essentiellement scientifique au service du développement du Sénégal, de l’Afrique et aussi du monde !
A sa suite, son épouse Raymonde Fadhila Mbow, sa famille, ses amis, le comité de célébration du centenaire et tous ses proches vous remercient très sincèrement pour cette marque de reconnaissance et cet honneur faits à notre parent envers qui vous avez toujours manifesté un grand respect et une filiale affection. Je ne saurais terminer sans évoquer la FONDATION AMADOU MAHTAR MBOW POUR LES SAVOIRS ENDOGENES dont l’édification est très avancée et qui mobilise des volontaires compétents et dévoués. Je note, Monsieur le Président de la République, que parmi les prix que vous allez remettre, le premier récompense la recherche en matière de Pharmacopée et de Médecines Traditionnelles Africaines ; ce qui est en droite ligne des vœux du Parrain comme domaine majeur de sa fondation. Nous comptons, là également, Monsieur le Président de la République, sur votre soutien déterminé. Pour finir, Monsieur le Président de la République, j’ai le plaisir vous annoncer que le Parrain a décidé de faire don de sa bibliothèque, cette fameuse bibliothèque que vous aviez visitée et qui est constituée de près de 10.000 ouvrages, d’en faire don donc, à l’Université Amadou Mahtar Mbow. Je vous remercie.
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